Salut Patrice peux-tu te présenter ?
Je m’appelle Patrice Remoiville, je vis au Bono dans le Morbihan. Je suis shapeur, plus spécialement shapeur de stand up paddle, c’est ma spécialité en ce moment.
Pourquoi 3bay ?
L’atelier s’appel 3Bay parce qu’il est d’abord localisé dans le Morbihan, sur les rives du golfe du Morbihan plus précisément qui se dit Morbihan Bay en anglais. Puis pour Byron Bay, le village natal de mon épouse Kerry sur lequel nous nous rendons très très souvent. Et puis pour finir, il fallait bien un troisième troisième et donc c’est pour Bayonne qui est ma ville.
Qu’elle est ta spécialité ?
Alors je suis clairement spécialisée dans le stand up paddle board, plus particulièrement actuellement les planches de race. Mais je fais également du sup surf à l’occasion quand on me demande. J’essaye également de me diversifie dans les planches de sauvetage côtier, sauvetage sportif également. Mais je suis vraiment spécialisé dans la race actuellement.
A quoi penses-tu quand tu shapes ?
Alors quand je m’installe dans ma salle de shape, face à face à un pain de mousse de polystyrène pour pour le mettre en forme j’essaye de me mettre en condition de mettre ma musique favorite je m’isole, je ferme la porte pour garder des bonnes lumières. Et j’ai vraiment en tête la forme que je veux réaliser donc je vérifie que le pain de mousse pré shapé devant moi à cette forme. C’est à dire qu’il est pas dissymétrique, qui n’a pas des défauts. Qu’il va falloir commencer par corriger. Et toute cette lecture de la forme se fait des yeux mais ce fait aussi avec les mains. Vraiment en caressant les formes pour pour bien les sentir. En fermant les yeux c’est très très utile. C’est un moment privilégié qui dure à peu près une heure par planche et pendant lequel j’aime bien être isolée pas dérangé.
Qu’elle est la philosophie de 3Bay ?
La philosophie de 3Bay est de faire du sur mesure pour chaque client. Donc la philosophie c’est vraiment de faire à chacun de mes clients la planche idéale pour lui. Pour son niveau de pratique, pour son gabarit. Bien sûr c’est super important pour qu’il est vraiment l’impression de progresser dans sa pratique du stand up ou d’aller plus vite s’ils pratiquent de la compétition. D’aller plus vite que ses concurrents et qui recherchent la performance c’est vraiment de le faire progresser.
Qu’elle est ta relation avec tes clients ?
C’est l’une des parties les plus intéressant du métier. D’ailleurs c’est cette relation humaine avec le client pour mettre sur papier d’abord ses idées ou répondre à ces questions. Et préparer la réalisation de la planche. Alors ça peut se passer de visu dans l’atelier. Ce qui est l’idéal. Ca peut se passer sur la plage ou lors d’une compétition. Ou simplement par téléphone si on peut pas se rencontrer, si le client est très éloigné. C’est vraiment la partie la plus intéressante qui est dans la conclusion qui sera plus tard les premiers essais de la planche pour le client.
Comment fabriques-tu une planche 3Bay ?
Alors après la commande donc commence à la fabrication principalement. On démarre par l’usinage en commande numérique du pré shape de la pré forme de la planche. Je réalise le fichier d’usinage sur un logiciel adapté. Et ensuite je vais faire l’usinage du bloc de mousse. Ensuite ce bloc de mousse va passer dans la salle de finition, la salle de shape où je vais le terminer à la main. Tout simplement ave quelques calles à poncer, quelques râpes et quelques outils de mesure. Puis le shape est finie, elle va passer en salle de stratification ou on va effectuer la stratification. En deux temps d’abord le dessous puis ensuite le dessus avec dessous puis ensuite le dessus avec toute une composition de tissu de verre, de tissus de carbone, qui vont pouvoir donner la rigidité et la solidité souhait. Et puis ensuite on aura une phase 2 de finition par le ponçage et par la peinture. Pour pour la décoration qui est une phase également importante pour les clients puisqu’ils ont le choix de décoration.
Quand as-tu commencé à shaper ?
J’ai commencé le shape très tôt, j’avais 16 ans. Je pratiquais le surf mais la planche à voile aussi à l’époque. Je n’avais pas les moyens de m’acheter un flotteur de planche à voile. C’est pour ces raisons là que j’ai fabriqué le premier.
Peux-tu nous raconter ta première fois en stand up paddle ?
Je crois me rappeler que la première fois que je suis monté sur le stand up paddle c’était sur le lac à Vieux-Boucau. Il y avait ma fille avec moi et et la planche était beaucoup trop étroite. Et ça s’est très mal passé pour moi. Il ne fallait pas que j’arrête de ramer pour pas tomber. Alors elle ça c’est passé beaucoup mieux et donc là je me suis dit il faut que je m’en shape une et que je la fasse à la largeur dont j’ai besoin.
Quelle est la particularité de tes planches ?
Une planche de 3bay, c’est un objet unique. Il n’y en a pas deux pareils. Elles sont toutes différentes et parce que d’abord elles sont réalisées sur mesure pour le client. Elles ont ses décorations également personnalisées. Et c’est vraiment un objet unique, je pense que les clients ressentent quelque chose de particulier quand ils rament dessus. C’est leur planche, ce n’est pas un objet de supermarché qui est le même que le voisin, c’est … Il faudrait leur demander à eux ce qu’ils en pensent.
Quel est ton meilleur souvenir en stand up paddle ?
J’ai plusieurs bons souvenirs qui me viennent comme ça en tête. Mais en général ça se passe sur l’eau. C’est souvent de très très bons surfs dans les Landes ou en Australie. Je me souviens en particulier en l’Australie de cette session Kirra. Cela remonte à à peine un peu plus de deux ans à Kirra. Ce n’est pas une vague qui marche très très souvent. Et quand on l’a on la voit devant les yeux, qu’elle marche, il faut aller à l’eau. Il ne faut pas hésiter c’est unique. C’était magique, j’étais en stand up surf donc j’allais au pic et cela n’a pas été facile, et une fois je suis passé derrière le courant avec un peu de chance, j’ai vu de deux gros dauphins arrivé en ma direction qui surfaient dans la vague. Qui sautaient et qui ont sauté vraiment devant moi. Qui sont passés les deux sous ma planche. Et là je me suis dit, je crois que je bénis des dieux. Et je crois que c’est là que j’ai envie de rester.
Quand as-tu commencé à shaper de manière professionnelle ?
Professionnellement j’ai commencé le shape à 30 ans. C’était en février 1987 à Vieux-Boucau. Ma marque s’appelait Kungate à l’époque. Ca a duré trois ans et c’était excellent. C’était intéressant et puis ensuite j’ai rejoint Maurice Cole à Capbreton. Il avait un atelier qui était plus ou moins affilié à Rip Curl à l’époque. Et j’ai passé quelques années avec lui. Puis en 1993 je suis parti pour faire de la stratification chez Pukas en Espagne. Qui était à l’époque pas tout à fait la marque qu’on connaît maintenant. Mais déjà il y avait énormément de travail. C’est extrêmement intéressant. J’ai beaucoup appris et en 1994, je suis revenu à Capbreton de nouveau pour travailler pour Maurice Cole mais là cette fois comme sous traitants. J’ai créé ma propre entreprise ma marque s’appelait RoRo Glace certains s’en souviennent. Ils ont peut-être encore ce label sous leurs planches. Ca a duré 14 ans. Et ça a continué par la création de Surfoam qui étaient installés à Hossegor. Qui était fabricant de pain de mousse polyuréthane, la matière première des shapeur de planches de surf. Surfoam a duré dix ans et mort en 2008. Suite à des péripéties économiques mondiales. Et puis après une année sabbatique je me suis remis au shape et cette fois j’ai décidé de me spécialiser dans le stand up. Ca se passait à Capbreton. Ma marque s’appelait AVP et c’est là que très rapidement une marque de surf et de planche à voile très connu en France et venue me trouver pour devenir chef de produit chez eux. Ce qui m’a amené à me déplacer en Morbihan.
Le métier d’artisan te convient ?
Pour l’essentiel de ma carrière professionnelle j’ai toujours été artisan indépendant. Ca a toujours été très difficile de m’adapter à la vie de salarié. Et pour moi c’est une évidence que c’est ce qui me convient. Le travail me fait pas peur, les nombres d’heures non plus. Dans les ateliers, j’aime ça créer des objets en toute liberté sans forcément de contraintes de celle d’un chef au dessus de moi. C’est vraiment ce qui me fait plaisir.
C’est quoi le plus intéressant ?
Ce qui est intéressant chez 3Bay c’est ce contact avec le client d’un bout à l’autre. De la réalisation de la planche. Mais ce contact qui commence dès que le client a vu une 3Bay sur l’eau et qu’elle lui a plu, qu’il a envie d’en avoir une, là je ne suis pas présent mais le contact est déjà établie. A ce moment là et ensuite la personne rentre en contact avec moi. On établit sa commande, on fabrique la planche pour lui, on la livre et c’est ce qui fait vraiment l’intérêt de ce métier. C’est d’être présent sur la totalité de l’opération.
Tu vends partout en Europe ?
3Bay vend principalement des planches en France bien sûr. Et étonnamment géographiquement c’est assez concentré, c’est très bizarre, je vends par exemple beaucoup plus de planches en région bordelaise que Nantes par exemple. Je vends beaucoup en Suisse également. Les Suisses aiment beaucoup les planches 3bay. Et en Allemagne également. En Autriche et puis ça commence un peu sur la Hollande et la Belgique.
Quel est l’avenir de 3Bay ?
L’avenir de 3Bay je le vois dans l’accompagnement des compétiteurs de haut niveau. Un peu plus qu’aujourd’hui encore. Vers des compétitions, je dirais internationales de stand up paddle. Notamment d’essayer d’améliorer les performances des planches et d’améliorer leurs performances et à ses compétiteurs.
Plus d’information sur le site 3Bay Paddle.
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