Bonjour Christophe, le monde du paddle te connait mais peut-être pas encore tout le monde, peux-tu te présenter à la communauté SUP Passion.
J’ai 56 ans et je suis papa de triplées de 21 ans. Je suis aussi sportif depuis mes 7 ans (hier donc) …Foot, puis natation avec un niveau correct vers 17 ans ( 59,87 s au 100 m). j’ai fait une découverte tardive du surf à 25 ans mais j’ai aussi fait beaucoup de VTT. Sans oublier du kitesurf, du snowkite sur les plateaux du Hauts Forez et le stand up paddle. Le surf a changé ma vie, donc beaucoup de trips comme l’Australie, la Californie, le Portugal, Lanzarote, Fuertéventura et des centaines de kilomètres entre chez moi et les vagues.
Ah oui génial, quel est ton meilleur spot ?
Mon spot préféré est La baie des Trépassées. Ensuite, mon meilleur souvenir est à Byron Bay avec comme compagnons 3 dauphins. Mon pire souvenir en surf, une grosse boite à El Cotillo. Bref assez branché sports de glisse, j’ai même été créateur d’un e-shop “white and blue”. Mais avec l’arrivée des premières fatigues, j’ai stoppé les investissements. Grosse fatigue 6 mois après le décès de ma maman et arrivée des douleurs. Deux ans d’errance thérapeutique ou je ne faisais plus de sport car trop fatigué. J’ai été diagnostiqué à 51 ans de Parkinson. Une fois les premières améliorations du traitement, j’ai repris le sport à travers le paddle. En fait Parkinson, ce sont des symptômes moteurs et non moteur.Ils sont dut à la destruction des neurones qui fabriquent la dopamine. Chez moi, actuellement, ça se traduit au niveau moteur par des raideurs de l’ensemble du bras gauche, une lenteur (bradykinésie) et une diminution de l’amplitude des mouvements automatiques.
Si je vais moins vite, c’est parce que je sécrète moins de dopamine. Si je simplifie à l’extrême si je veux aller à 8 km/h, il me faut par exemple 8 jetons de dopamine. Mais moi, je n’en ai que 5 et bien, je vais à 5 km/h. Ma conscience veut, mais mon cerveau ne transmet pas correctement l’information. Ma moelle épinière est intacte, mes muscles intacts, c’est la communication entre les neurones qui est déficiente. Actuellement, les traitements agissent partiellement pendant 10 ans puis avec l’avancée de la maladie, les traitements deviennent plus assez efficaces. Compte tenu de mon âge de diagnostic, la probabilité que je sois en fauteuil à 65 ans est grande. Heureusement, l’activité physique permet de ralentir la progression de la maladie. Donc je m’entraîne régulièrement. Actuellement, je prends moins de médicaments qu’il y a deux ans. C’est très motivant !
C’est vraiment incroyable ! Comment est née ta passion du stand up paddle ?
Au départ, le paddle était le moyen de retrouver certaines sensations du surf. J’ai recommencé en solo sur un tandem gonflable 15 x 34, au début, je tombais sur le flat. Depuis, j’ai progressé sur le flat, je suis en gonflable 14×25.
Et tu en fait souvent avec ton chien ? Pourquoi ? Il aime ça ?
Panama, c’est mon coach. Il est toujours avec moi. Marche, VTT, paddle, etc. Oui, il adore, il aime aussi nager à côté de moi. Je l’ai depuis 3 ans. Lorsque je m’entrainais avec le tandem, il m’a aidé à progressé. Comme il bouge, il créait de l’instabilité et m’a fait progresser. Bonjour les chutes de ma part. Bon maintenant, je m’entraine en 14X27 avec lui mais c’est lui qui tombe maintenant.
Tu es atteint de la maladie de Parkinson, tu faisais déjà du paddle ?
J’ai débuté le stand up paddle en 2011. Mais tout comme le surf, j’en faisais seul. Par contre, j’ai attaqué le SUP Race depuis ma maladie, seul puis à travers l’association Paddle Contre Parkinson. Difficile au début, je pesais 105 kg, des grosses douleurs à l’épaule gauche, plus de condition physique et peu d’équilibre. Ce qui est difficile pour moi, c’est la houle en mer avec du clapot. Le cerveau se fatigue très vite. Au bout de 5 minutes, je tombe sans cesse. C’est très compliqué pour un malade de Parkiinson de rester concentré.
Peux-tu nous en dire plus sur ton association ?
L’objectif de l’association est de sensibiliser à la maladie. Pour cela, on a créé une team qui transmet la sensibilisation lors des courses de paddle. Maintenant, l’association commence à être connue en dehors du SUP Race. Par exemple, j’ai été invité à participer à un Tedx pour partager mon expérience. L’association a recueuili 15 000 euros en 18 mois, 100 % des dons, on été reversés a des organismes de recherches.
Bravo et merci pour ce que tu fais. Comment peut-on te soutenir ?
L’association organise cette année un Parkithlon Tour. C’est-à-dire des événements inclusifs festifs solidaires et sportifs. Vous pouvez aussi venir me voir sur les courses pour parler. Sans oublier, aller sur notre site internet pour s’informer sur la maladie, en discuter autour de soi. Ou faire un don à la recherche sur notre site.
Et pour 2024, participer au Parkithlon Virtuel, mais action réelles. C’est-à-dire, lors des entraînements et des compétitions, vous inscrire et faire une activité physique en montrant le dossard du Parkithlon. Le prix est libre de 0 à beaucoup.
On va se voir à la Glagla Race, pourquoi faire cette course mythique ?
Parce qu’être au milieu du Lac avec autour les montagnes blanches, c’est déjà superbe. Si on rajoute l’adrénaline d’un départ de mille personnes, c’est génial !
Que peut-on te souhaiter en 2024 ?
Que mes proches soient avec la santé et heureux. Pour moi, de rester un malade en bonne santé. De finir au moins avant dernier à la GlaGla race 2024 et pas trop distancé en Technical Race. Une belle réussite du Parkithlon ET que je prenne le temps de faire un trip paddle avec Panama sur deux mois !! À suivre.
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