Coucou Olivia Piana, comment vas-tu et où es-tu ?
Salut Stef ! Ca va super, je suis au Portugal. C’est vrai que l’hiver le Portugal c’est quand même mieux que la méditerranée. Donc je suis exilée au Portugal depuis plusieurs hivers.
L’eau n’est pas trop fraiche ?
Non ça va, je suis en Algarve, sur la côte Atlantique. L’eau est à 14-15 degrés. Cela incite à ne pas trop tomber dans l’eau. Pas comme Balz Müller qui s’entraîne en Suisse, c’est la techniques l’eau froide. Ici, on peut tout faire, c’est un peu comme la méditerranée mais en un peu plus chaud. Et il ya des très bonnes conditions d’entraînement.
Alors justement comment se passent tes entraînements ?
L’arrivée du foil a un peut tout changé. Jusqu’à maintenant, j’étais vraiment focus sur le SUP Race. Je voulais accomplir des choses en race, donc c’était deux séances par jour, matin et après-midi. Et là, je me suis rendu compte que j’avais envie d’avoir de nouveaux challenges. Premièrement, je suis juste tombé complètement addict du foil. Et je ne peux pas résister ! J’aimerais continuer à faire que de la race mais ce n’est pas possible.
Rrécemment, je me suis aussi lancé le défi de reprendre la planche à voile. Jusqu’à maintenant le support olympique de planche à voile, n’avait pas grand chose à voir avec ce que c’est que la planche à voile. C’est à dire, la vitesse et le fun. C’était une planche à voile de régates pas très populaire. Pour les prochains JO de Paris 2024, les épreuves de voile auront lieu à Marseille. Et ce sera sur une planche à voile à foil, qui s’appelle iQfoil. Et là je me suis dit waouh, ça c’est ce que j’aime. Je m’étais dit la planche pour moi c’est fini. Je me suis lancé à fond quand j’étais jeune et personne ne m’a soutenu. C’est vrai que c’est un sport quand même beaucoup pratiqué par les hommes. Et les femmes à l’époque, ce n’était pas trop la priorité.
Après il y a les autres supports à foil qui sont tout aussi importants pour moi. Le Wing Foil avec Takoon sur le GWA Wingfoil Tour par exemple. Donc, j’ai fait ma première compétition à Tarifa fin décembre. C’était top, j’ai adoré l’ambiance. Et après il y a le truc que je préfère parmi tous ces supports c’est le downwind foil en SUP.
Et j’ai une nouvelle à vous annoncer. Takoon me soutien pour la Molokai cet été. Si elle a lieu si ce n’est pas cet été, ce sera une prochaine année. Mais à chaque fois que je vais à l’eau, les séances de race c’est vrai que ça n’a rien à voir. C’est plus lassant, plus dur. Je suis toute seule sur l’eau. En plus avec la COVID, il ne faut pas trop se mélanger, etc. Donc je me dis qu’à chaque coup de pagaie que je met aujourd’hui, c’est pour ses prochains objectifs. Et j’ai ressenti que le SUP Race aujourd’hui, fait vraiment partie de ma préparation générale. Je me sens bien dans mon corps quand je fais de la race, que quand je n’en fais pas. Donc je m’adapte aux conditions.
Aujourd’hui il pleut, c’est un bon jour pour faire un live et se reposer. Mais cet après-midi, s’il y a un peu d’air, s’il n’y a pas trop de vent je fais faire du SUP Race. Si ça navigue en iQfoil je vais me mettre en iQfoil. Et s’il y a 20-25 nœuds une séance de wing. C’est hyper varié. Cela me permet de ne jamais m’ennuyer, de prendre plein d’infos parmi tous ces supports.
Donc là tu te balades avec tout le matos ?
Oui comme Fred Bonnef. Prête à tout, le camion rempli de jouets.
Tu avais fait un stage aussi avec l’équipe de France vers Marseille pour les JO ?
Oui, ils ont fait un premier stage ouvert à tous. C’était top on s’est tous rencontrés. Il y avait beaucoup de personnes qui venaient de la voile olympique, des personnes qui venaient du slalom, des personnes qui venaient du windsurf foil. Et moi du SUP race, ils m’ont tous regardé comme ça en mode, qu’est ce qu’elle fait là ? Elle a craqué !
Je suis très heureuse d’être soutenus par mes partenaires. C’est le plus important parce que c’est ce qui me permet d’accomplir mes prochains objectifs. D’accomplir mes prochains rêves, parce que c’est infini tout ça. Ce n’’est pas que j’ai été trois fois championne du monde de SUP que j’ai envie d’arrêter là. J’espère que la Molokai ne se fera pas en virtuelle en tout cas cette année.
Concernant le SUP race, est ce que tu vas quand même participer à des courses ?
Oui complètement, avec l’Eurotour par exemple. Je commence avec le marathon des gorges de l’Ardèche qui va peut-être être décalée, on verra. Mais tu sais, dans une période comme ça où tout est incertain, au final tout est incertain dans la vie. Tout peut arriver, demain tu peux te blesser, demain tout peut s’arrêter. Il y a plein de raisons qui peuvent faire qu’on peut avoir des obstacles à franchir. Mais je trouve que ça nous ramène à qui on veut être, les valeurs qu’on veut avoir. Pourquoi on fait et ce qu’on fait. Et bien là, comme je disais tout à l’heure, quand je m’entraîne en Race, je le fais parce que c’est un travail de longue durée pour la Molokai. Je ne vais pas être au point cette année, je le serais peut-être dans un 3 ou 4 ans.
Toutes les courses que je ferais, je pense qu’elles m’apporteront aussi. Donc là il y a l’Eurotour avec des belles épreuves à Bilbao, en Autriche, avec les championnats du monde ICF en Hongrie en juin. On verra si ça peut avoir lieu et ensuite on finit en République Tchèque à Prague pour l’Eurotour. Et ensuite on passe sur les supports à foil avec la Molokai le 25 juillet et les compétitions de WingFoil et iQfoil.
Du coup, au niveau alimentation, toujours la même alimentation de ton côté ? Toujours végétarienne ?
Récemment, j’ai mangé de l’agneau de mon voisin portugais. C’était il y a trois mois. Mais non, tout ce qui est viande industriel, ça ne m’apporte pas, ça me dégoûte plus qu’autre chose. Mais après quand il y a de la viande locale, ici au Portugal, les gens ont leurs animaux chez eux, ils les tuent eux même. Tu sais que les animaux ne sont pas maltraités et que c’est une bonne provenance. Mais sinon ça va, je mange du chanvre pour avoir des protéines. C’est des habitudes, donc moi je ne me pose plus trop la question.
Est-ce qu’Olivia Piana fais un peu de yoga, des étirements, des échauffements avant, après ou le lendemain.
C’est sûr que c’est des choses quand tu te blesses, tu te dis que tu aurais dû plus en faire. Ce sont des choses importantes, même si au final pas mal d’athlètes zappent un peu. J’étais étonnée que Balz Müller n’en fait pas du tout. Alors qu’il jump à je ne sais pas combien avec sa wing ou son windsurf. Mais pour moi cela compte pour ne pas avoir d’excuse si je me blesse. Je sais que ça me fait du bien et après faut être motivé. Là je suis avec les filles de la voile et on fait des séances ensemble. On s’étire ensemble et ça devient automatique, il ne faut pas que ce soit une contrainte. Mais oui ça compte beaucoup.
Donc tu fais des échauffements et des étirements tous les jours ?
L’échauffement non. L’échauffement je le fais plutôt sur l’eau. Quand je me mets à l’eau, je ne vais pas direct envoyé un jump full speed. Je m’échauffe tranquillement. Je rentre dans ma session tranquille. Et après la prépa physique quelques fois par semaine, deux ou trois fois c’est bien. Et les étirements le plus possible.
Olivia Piana, comment tu peux expliquer cet engouement qu’on a tous et cette addiction qu’on a tous au WingFoil ?
Le point numéro un c’est que c’est accessible. C’est beaucoup plus facile que la planche à voile, que le kite, que le surf. La raison numéro deux, c’est que ça nous ouvre des territoires improbables. Quand les conditions sont pouraves, c’est parfait pour la wing c’est top. Par exemple Paris, les étangs, etc. Jusqu’à présent que ce soit en windsurf, en kite, ce n’était peut-être pas les endroits les plus fréquentés en Wing. Tu as besoin de 12 nœuds – 15 nœuds disons pour t’amuser dans un vent beaucoup plus léger. Jusqu’à un vent très fort Et tu peux surfer des vagues. Tu peux surfer le clapot, tu peux surfer la houle. Tu peux sauter et faire du freestyle, tu peux juste naviguer avec tes potes. C’est très doux comme sport aussi, c’est très technique, tu peux être très fluide et là aujourd’hui ce qui se passe, c’est qu’on découvre tout.
C’est encore autre chose. Quand un sport existe depuis cinq ans, tu sais que ça ça ça fonctionne. Et là, pour moi, pour le downwind, quand je pars et que j’essaie de mettre la voile à contre et que je la passe dans le dos, j’essaie d’être comme ça, ça ne marche pas j’essaye de trouver des solutions avec ce nouveau jouet et c’est ça qui est cool aussi. Et le SUP aussi à la place dans ce sport parce qu’on peut apprendre sur un SUP. On va voir de plus en plus des planches convertibles SUP Foil, Wing Foil, une planche pour tout faire. Pour faire plusieurs sports et le downwind foil. C’est des choses qui peuvent nous faciliter la vie Tu vas sur le spot, c’est bon pour ça ça, ok c’est parti, tu as un minimum de matos et un maximum de possibilités.
Exactement et ton partenariat avec Decathlon ça avance ? Olivia Piana, on a vu que tu avais travaillé sur une nouvelle pagaie dernièrement !
Oui c’est bon elle est prête. Elle va sortir en mars, c’est la Itiwit 900 pro. On a fait la taille m. Le poids est surprenant et moi j’ai adoré travailler avec toutes ces personnes. En fait Itiwit et Decathlon en général, ce n’est pas deux trois personnes qui font plein de produits. Comme la plupart des marques spécialistes. Là j’ai travaillé avec des ingénieurs, un designer, un chef de produit et c’est vraiment des méthodes de travail qui sont uniques à Decathlon je crois.
J’ai découvert tout leur fonctionnement et surtout ce que j’ai adoré, c’est l’écoute qu’ils m’ont apporté. Et cette écoute là est hyper rare. Que ce soit dans n’importe quel domaine pro, être écoute en tant que nana dans d’une boîte de sports de glisse. Merci Itiwit et je pense que le résultat est vraiment bon, la qualité prix va être top. C’est ma façon de laisser une trace et de dire j’adore ce sport, ça a changé ma vie et je laisse un produit derrière moi. Et derrière nous parce qu’on l’a fait ensemble, Itiwit c’est une team. Et il y a beaucoup de personnages qui vont dire c’est hyper léger pour une pagaie réglable.
Moi j’aurai des fixes, mais la pagaie sera réglable et je pense que ce sera intéressant. Par exemple en foil, tu peux avoir une pagaie pour faire de la race, tu peux la baisser pour faire du SUP surf. Et en downwind pourquoi pas tu es en l’air et tu l’allonges pour pouvoir ramer. Je trouve que les pagaies réglables sont intéressantes pour ça. Surtout si elle est légère ! C’est le point numéro un, le poids. Je suis vraiment contente de ce partenariat.
Merci Olivia Piana.
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