Les jeux Panaméricains ont eu lieu au Pérou cette année. Pour commencer cet événement est connu comme les jeux olympiques des Amériques. Les performances de Connor Baxter et la brésilienne Léna Ribeiro ont représenté le stand up paddle en un moment historique. Ensuite, un point sur la course a semblé un peu étrange. Pourquoi les sponsors étaient masqués ?
Masquer ses sponsors
Quelques personnes se sont interrogé et posé cette question après la publication d’une photo de Connor Baxter. On l’a vu chez Chris Parker de Sup Racer. Bienvenue dans le monde du business olympique. Un lieu ou les intérêts des athlètes sont secondaires par rapport aux intérêts des sponsors des jeux. A gauche l’original d’une photo de Connor Baxter au moment de sa victoire pour la médaille d’or de l’équipe USA. Image capturée par le talentueux photographe @marcellozambrana. A droite la version que Chris a “photoshopée” pour faire en sorte que la planche de Connor soit comme elle devrait être en réalité. Connor comme tout autre athlète participant à la course a dû masquer ses sponsors avant la compétition. Il a retiré les stickers de Maui Jim, Salt Life et autre marques qui le soutiennent. Il a même masqué la marque Starboard de sa planche.
La raison est très simple
Les organisateurs des événements majeurs tels que les jeux olympiques ou les jeux Pan américains protègent leurs partenaires institutionnels. Ils bloquent agressivement la publicité gratuite pour les sponsors extérieurs. Si une marque n’est pas un partenaire officiel de l’événement, l’athlète n’est pas autorisé à montrer son logo. Il ne peut même pas mentionner son nom, même s’il s’agit de leur sponsor officiel et personnel. A priori cela fait sens quand tu sais que les partenaires institutionnels contribuent au financement d’un événement aussi coûteux. Mais plus tu creuses la question, plus tu réalises que cela nuit à la capacité des athlètes de gagner leur vie. Le pire c’est que c’est dans la période la plus importante et critique de leur carrière. Et les restrictions vont jusqu’au stickers.
Zéro prize money
Prenant en considération ce zéro prize money et le fait que beaucoup de fédérations sportives (surtout dans le surf) manquent de moyens, les sponsors personnels sont souvent ceux qui permettent aux athlètes de participer aux compétitions. Il y avait toutefois une indulgence aux jeux panaméricains. Les athlètes pouvaient arborer un logo inférieur à 60cm². C’est souvent trop petit par rapport aux standards des marques. Un point de repère, la paume de votre main fait environ 80cm².
Un seul sticker
L’autre règle est qu’un seul de ces mini stickers est autorisé par équipement. Ce qui n’aide pas les compétiteurs comme Connor qui en a une demi douzaine. Quickblade par exemple a crée un sticker spécial pour ces athlètes tels que Itzel Delgado. De plus, l’iconique QB est à peine reconnaissable sur cette photo. Et vous pourrez remarqué que la marque infinity n’apparaît pas sur la planche de Itzel.
Dans tous les sports
Le Sup est le premier sport aussi fortement confronté à cela. C’est pourtant courant, et plusieurs articles apparaissent tous les 4 ans. Nike est connu pour masquer les chaussures des marques rivales pendant les photoshoot des jeux de basket ball américains. Michael Phelps a du caché le logo Beats de ses écouteurs avec des drapeaux américains. En un mot, même Samsung a demandé à ses athlètes de couvrir le logo IPhone pendant les jeux olympiques d’hiver.
Représenter son pays
Certains pensent que représenter son pays est déjà un honneur. C’est un privilège suffisant, qu’une médaille d’or peut vous apporter une nouvelle opportunité de sponsoring. Mais pourquoi les athlètes sont-ils les seuls à ne pas avoir le droit de gagner leur vie pendant les jeux ? Tous les partenaires de ces grands événements, corporate, tourisme, broadcast, lobbyistes, les fédérations sportives, les organisateurs et bien d’autres peuvent gagner leur vie sur de tels événements. En somme, seuls les athlètes ne sont pas autorisés à des comportements commerciaux alors qu’ils sont pourtant les stars du show.
Les tags sur Instagram
Mais la partie la plus intrigante et curieuse de l’histoire c’est que cela va plus loin. Ensuite, les athlètes ne sont pas autorisés à “tagguer” leurs propres sponsors sur Instagram. La fameuse règle 40 de la charte du comité international olympique est agressivement contrôlée. D’après Chris Parker elle n’est pas aussi respectée telle qu’elle l’a été dans les jeux Panaméricains. En effet, la règle 40 interdit les athlètes (tout comme les coachs et le staff de soutien) de mentionner les sponsors dans les réseaux sociaux avant, pendant et après les jeux. Il y a eu plusieurs contestations des athlètes et plusieurs attaques juridiques contre la règle 40 (seuls les athlètes allemands ont eu quelques succès en cours de justice) au cours desquelles l’IOC a vaguement promis de reconsidérer le vocabulaire cette règle.
Les jeux olympiques
Mais la règle courre toujours car les jeux olympiques sont un énorme business. Les conséquences de ne pas respecter cette règle sont des pénalités financières jusqu’à la disqualification. De plus, toute personne qui connait un peu le Sup sait que la planche bleue au nez rouge est une Starboard. Pour encore plus d’humour, les règles actuelles des jeux Panaméricains interdisent aux sponsors le schéma des couleurs spécifiques mais les organisateurs n’ont pas été jusqu’à demander aux athlètes de peindre leur planche en blanc.
Conclusion
Tout cela finalement importe peu lors des jeux Panaméricains car le stand p paddle n’est pas encore représenté aux jeux olympiques et ne le sera peut-être pas. Nous ne savons toujours pas quelle fédération en aura la charge. Enfin, c’est un débat fascinant car si nous parvenons à atteindre le niveau sportif le plus élevé au monde, nous devrions être informés de cette froide réalité aux jeux Olympiques. Pour terminer, quoique vous pensiez, pro-athlètes ou pro-corporate, nous pouvons tous être d’accord sur le fait que scotcher sa planche est ridicule. Encore merci à Chris Parker de Sup Racer pour toutes ces informations.
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