La Fédération Française de Surf a fait cette recommandation en réponse à la demande de l’International Surfing Association. L’ISA souhaite que les fédérations qui lui sont affiliées aient le même positionnement qu’elle. Au-delà de cette demande, participer aux championnats du Monde de l’ICF (International Canoë Fédération) s’apparente à une caution de l’attitude de l’ICF. C’est un championnat qui correspond à une phase d’attaque de l’ICF pour récupérer le Sup. Et c’est une compétition organisée par une marque de canoë-kayak. Y participer apportera une grande confusion, notamment auprès des institutions et des médias, pour le titre de champion du monde.
Que risquent les licenciés FFS s’ils participent aux mondiaux ICF au Portugal ?
Il ne risque rien. La Fédération Française de Surf est là pour aider les athlètes. Certains athlètes peuvent être obligés de participer à cette compétition, notamment si leurs sponsors le leur demandent. La FFSurf ne peut pas les en empêcher. Mais dans l’intérêt du stand up paddle et de son image, la FFSurf estime qu’il est plus valorisant pour la discipline d’avoir un seul champion du monde.
Quelle est la relation entre la FFS et la FFCK ?
Il y a 10 ans, au moment de la négociation de la délégation ministérielle pour la gouvernance du stand up paddle en France, le CTN Serge Lougarot est allé voir la Fédération Française de Canoë-Kayak (FFCK), qu’il connaissait très bien, avec comme proposition que les deux Fédérations travaillent ensemble au développement du Sup. On lui a répondu que le Sup n’intéressait pas la FFCK.
Au cours des dix dernières années, Serge Lougarot a néanmoins travaillé pour encourager le développement du SUP dans les deux Fédérations. Réticente, la FFCK a difficilement accepté le SUP dans ses clubs, où il s’est tout de même développé.
Serge Lougarot a naturellement travaillé avec le Directeur Technique National adjoint, chargé du développement à la FFCK, pour créer une double licence, une double affiliation, afin que les licenciés de la FFCK puissent pratiquer le SUP.
En 2017, la FFCK se rapproche finalement de la Fédération Française de Surf pour travailler sur le développement commun du Sup en France. Rendez-vous est pris en septembre 2017 aux championnats du monde de Canoë-Kayak pour une rencontre entre les présidents et les DTN des deux Fédérations, pour envisager une convention. Mais la FFCK annule ce rendez-vous deux jours avant et n’a plus communiqué avec la FFSurf depuis.
En début d’année, la FFCK a changé ses statuts, devenant la Fédération Française de Sports de Pagaie faisant la promotion d’un autre championnat du monde que l’officiel organisé depuis 2012 par l’International Surfing Association.
Une fédération Française de Sup peut-elle voir le jour ?
Il faut savoir que sur le territoire français, à l’exception des fédérations sportives agréées à la date du 16 juillet 1992, seules les fédérations sportives délégataires peuvent utiliser l’appellation « Fédération française de » ou « Fédération Nationale de » ainsi que décerner ou faire décerner celle « d’Equipe de France » et de « Champion de France », suivi du nom d’une ou de plusieurs disciplines sportives et la faire figurer dans leurs statuts, contrats, documents ou publicités.
Le fait, pour le président, l’administrateur ou le directeur de toute personne morale, d’utiliser ces appellations en violation des dispositions du premier alinéa de l’article L131-17 du Code du Sport, est puni d’une peine d’amende de 7.500€ ».
Pour chaque discipline sportive, une seule Fédération reçoit la délégation ministérielle pour la durée d’une Olympiade (article L131-14 du Code du Sport).
La Fédération Française de Surf a reçut la délégation pour le Sup jusqu’en 2020.
C’est quoi l’international Surfing Association et que fait-elle pour le Sup ?
Dans le monde, le Stand Up Paddle est géré depuis une dizaine d’années par l’International Surfing Association (ISA). L’ISA est la Fédération internationale de surf, seule reconnue par le Comité international olympique (CIO) en tant qu’autorité d’administration mondiale pour le surf. Créée en 1964 sous le nom de l’International Surfing Fédération (ISF), elle a été renommée ISA en 1976.
Elle organise les championnats du monde de surf depuis 1964, et les championnats du monde juniors depuis 1980. L’ISA est l’autorité régissant le monde pour le surf et toutes ses disciplines, y compris le bodyboard, le kneeboard, le longboard, le tandem, le skimboard, le bodysurf et le Stand Up Paddle Race et Surf. L’ISA travaille au développement du surf dans ses pays membres (104).
Le champs d’action de l’ISA sur le stand up paddle est centré sur la compétition mais aussi sur l’universalité de la discipline : depuis 2014, il y a un championnat du monde SUP chaque année. En 2017, quelque 286 athlètes de 42 nations ont participé à cette compétition, autant qu’en surf lors des derniers championnats du monde en 2017 en France.
L’ISA a par ailleurs mis en place un large programme de développement du stand up paddle avec notamment 2 diplômes différents d’instructeur (moniteur) de Sup.
Le sup peut-il devenir un sport olympique ?
Déterminée et optimiste, la Fédération Française de Surf travaille en harmonie avec l’international Surfing Association pour l’inclusion du Stand Up Paddle au programme des Jeux Olympiques et Paralympiques de Paris-2024.
L’ISA a tout fait pour une entrée commune : surf et Sup aux JO de Tokyo-2020. Et fait un travail très important de lobbying pour ces deux disciplines. Aujourd’hui, seul le surf est au programme olympique. Mais la volonté de l’ISA d’y joindre le Sup est toujours aussi forte.
On peut également imaginer que l’intérêt porté par l’ICF pour le Sup est sans doute de voir cette discipline intégrer les JO dans un futur proche.
Que fait la FFS pour nous, pratiquants de stand up paddle ?
Dans un premier temps, elle a élaboré la règlementation. C’est son expertise en eau vive qui a permis d’élaborer une règlementation spécifique mais aussi d’écrire des contenus spécifiques à la rivière dans le cadre du diplôme de brevet d’initiateur fédéral Sup. Tout un chapitre est dédié à la pratique et la règlementation en eau vive.
Une circulaire d’Etat du 21 juin 2011 définit les différents diplômes permettant d’encadrer le SUP contre rémunération. Le Brevet d’Etat surf en fait partie, il peut donc encadrer en rivière. C’est pour cette raison que les formations prennent en compte ces espaces de pratique.
Un moniteur Brevet d’Etat kayak ne peut pas encadrer, par contre, le Sup dans les vagues. C’est le seul espace exclusivement réservé aux diplômes d’État surf.
La Fédération Française de Surf travaille sur un certificat de qualification professionnelle « Moniteur de stand up paddle », qui permettra d’encadrer contre rémunération.
La Fédération Française de Surf met en place un module stand up paddle durant les formations des futurs moniteurs de surf, lesquels auront ainsi les prérogatives d’encadrement au stand up paddle.
Que fais la FFS pour les compétiteurs ?
La Fédération Française de Surf a établi un circuit fédéral de compétitions : championnats de France depuis 2009 et coupes de France depuis 2012. Les organisateurs de ces épreuves fédérales reçoivent un financement et un soutien technique de la Fédération Française de Surf.
Afin de rassembler toute la pratique du stand up paddle, la Fédération Française de Surf a mis en place une procédure d’agrément, qui permet de délivrer une autorisation fédérale pour des compétitions non fédérales, et de conseiller chaque organisateur, pour environ 40 compétitions de ce type par an.
Le travail conséquent, pointu et régulier de la Fédération Française de Surf sur la détection, l’encadrement, et l’expertise des techniciens de la Fédération Française de Surf sur l’entraînement et le coaching, permet à l’équipe de France d’être vice-championne du monde de Stand Up Paddle (2016 et 2017) sur 42 pays engagés, et championne d’Europe de Stand Up Paddle (2016 et 2017) sur 10 pays engagés.
La Fédération Française de Surf prend en charge 100% des frais de tous les athlètes sélectionnés. Elle est la seule fédération au monde à soutenir entièrement son équipe nationale de stand up paddle.
Depuis huit ans, la Fédération Française de Surf sollicite le Ministère des Sports afin d’obtenir la reconnaissance de Haut Niveau pour le stand up paddle et le statut de sportifs de Haut Niveau pour ses athlètes, dont plusieurs sont champions du monde et/ou champions d’Europe.
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