Salut Astrid, peux-tu te présenter aux personnes qui ne te connaissent pas ?
Bonjour tout le monde, je suis Astrid, une infirmière de 38 ans résidant à Toulon dans le Var. Suite à une mutation professionnelle qui me tenait à cœur, j’ai débarqué de la région parisienne. Et cela fait maintenant 8 ans de cela.
Comment as-tu découvert le stand up paddle ?
À la base je voulais faire du kite surf car l’image que renvoyait ce sport me fascinait. Puis, lors d’un stage UCPA à Essaouira au Maroc, j’ai vécu une belle frayeur? J’ai dû larguer le matériel en pleine mer et rentrer à la nage. Cela m’a refroidi complètement et c’est en rentrant que j’ai découvert le SUP par l’intermédiaire d’un ami. J’ai tout de suite accroché avec la sensation de glisse, la vitesse, la sécurité et le sentiment de liberté.
J’ai pris une licence dans le club de Hyères (83) et le stand up paddle est devenu très vite une passion. Je suis accros à toutes les possibilités que propose ce sport : balade, race, rivière, surf… Depuis un an également, je me suis mise au wingfoil et cela m’a permis de me réconcilier avec le vent puisque je suis totalement fan des downwind en mer ! Comme disait la navigatrice Florence Arthaud “je me sens toujours chez moi sur l’eau”. Je m’identifie bien à cette phrase que j’adore.
Pourquoi avoir débuté la compétition en stand up paddle ?
J’ai commencé les compétitions depuis quelques années maintenant car j’ai voulu rapidement me challenger. J’aime aussi l’esprit familial et l’ambiance que les événements dégagent. Par exemple, le petit coup d’adrénaline du coup d’envoi, l’analyse de la météo, la stratégie, les techniques de rame à appliquer, les rencontres, le fait de bouger sur un week-end et de découvrir des lieux différents… J’ai commencé par des courses locales comme la Léo Paddle Race à Agay (Saint-Raphaël), puis les superbes courses de l’Alpine Lakes Tour comme la GlaGla Race ou encore les courses en rivière comme la Tawara que j’ai déjà faite 2 fois ! J’ai également fait quelques courses atypiques comme la Vogalonga en 2018 avec une super expérience sur les canaux de Venise…
Cette année, tu étais à Ze Race en Guadeloupe, est-ce que tout s’est bien passé pour toi ?
Ze Race était une expérience exotique à vivre ! Que demander de plus qu’un downwind au paradis sous les palmiers et 35 degrés au soleil ? Suite à mon stage de downwind à Tarifa (Espagne) en octobre dernier avec Fred Bonnef, j’en suis devenue accro et j’ai découvert sur les réseaux en rentrant cet évènement en Guadeloupe. Passer une partie de l’hiver au chaud ? Je n’ai pas hésité à acheter mes billets !
Je suis arrivée une semaine avant la course pour participer au KKC (Karukera Kayak Challenge). Deux downwind de 8 et 18 km sur 2 jours dans des superbes conditions et à ma grande surprise, je suis arrivée à la première place féminine au scratch des 2 épreuves. Au retour à Saint François, j’ai enchainé six Downwind en 6 jours afin de préparer Ze Race et m’habituer à la planche de prêt. J’ai ramé sur une sic RS 14/26 car compliqué malheureusement d’emmener mon Atlantis dans l’avion ! On m’a donc prêté une sic RS planche de flat, pas typé downwind qui était plus large et plus lourde que mon Atlantis 14/22…
Ensuite, le grand jour est enfin arrivé avec le stress de l’inconnu, mon premier downwind longue distance sous la chaleur ! Ce jour-là, le vent avait décidé d’être capricieux mais heureusement pour nous, une houle légère était bien orientée au départ. Mon objectif était clairement de m’amuser, de glisser, et finir les 40 km en moins de 5 h.
Peux-tu nous raconter tes 5 moments forts sur cet évènement ?
Si je devais résumer l’événement Ze Race en quelques moments forts : Tout d’abord, le crémage le matin du jour J. Juste après la remise du dossard et de la balise GPS, tout le monde s’est mis à faire la queue pour l’atelier crémage du corps. Green Bush nous a offerts en test les crèmes résistantes à l’eau et tout le monde s’est enduit de part et d’autres. On te met même un petit coup de pression en te disant “il faut en mettre, il fait chaud, ça va taper…” Évidemment, quand j’en suis ressorti, on aurait dit un bonhomme de neige mais au moins ça a été efficace, aucun coup de soleil !
Ensuite, le coup de sifflet du départ. Après un dernier coucou au drone qui nous survolait sur la ligne de départ, je me suis engagé directement vers le large pour essayer de capter la petite brise qui se dessinait sur l’eau. Je me suis régalé sur les 20 premiers km avec une houle bien orientée tout en restant concentrée sur ma technique de rame.
Et la traversée ?
La traversée est longue et après les 20 premiers km, le vent a commencé à baisser et la houle s’est estompée. C’est à ce moment là où je me suis mise dans ma bulle pour rester focus et ramer sur ce plan d’eau différent mais glissant tout de même ! Parfois on se sent seule, on regarde à gauche et à droite pour voir s’il y a du monde. Et d’un coup, c’est magique de voir les SUP foils te passer devant, les OC1, les pirogues qui donnent le rythme etc. Mon seul regret a été de ne pas avoir croisé de tortues sur cette longue ligne droite. Certains en ont croisé et même des dauphins mais moi rien. Je devais être trop concentrée ou aller trop vite ;)
En plus, quand j’ai enfin aperçu l’îlet du Gosier, je me suis dit qu’il ne me restait que 4 km avant l’arrivée. Au loin, on entend la musique, les encouragements et puis voilà la bouée Foolmoon ! Il était temps d’arriver car je ne sentais plus mes pieds. Je saute, je cours tant bien que mal pour aller sonner la cloche et voilà le finish de Ze Race en 4h44 ! Une course technique mais que du bonheur pour un objectif rempli avec le sourire.
Enfin, le podium avec la soirée de remise des prix le soir même, c’était une véritable fierté d’être sur la première marche pour ma première édition ! Je ne peux malheureusement pas ramener mon trophée chez moi de suite car il est trop volumineux pour rentrer dans la valise. Je l’ai confié à mes amis suisses Vincent et Stéphane mais promis, je le récupère en juillet ;)
Si je devais résumer la course en 3 mots : défi, aventure et glisse ! Un grand merci Cyrille Curtit pour l’accueil, l’organisation a été au top, les rencontres exceptionnelles, les paysages magiques. 10 jours c’est trop court mais c’est tellement un rêve à vivre. Je recommande à 1 000 % et j’y retourne bien sûr l’année prochaine. Les billets sont déjà achetés !
Quels sont tes prochains objectifs et que peut-on te souhaiter en 2023 ?
Mes objectifs en 2023 sont de continuer à m’amuser, de pagayer, de profiter, de rencontrer du monde sur l’eau et aussi de progresser grâce aux entrainements que je fais avec Ludo Teulade. Je suis en train de préparer mon calendrier de courses et je compte m’envoyer cette année ! Pour l’instant, on a Saint Raphaël (83) et Sainte Maxime (83) en mai, la Tawara en juin, Molokai sur le lac Léman en juillet, les Deux Frères Paddle Trophy à domicile en août, Léo Paddle Race en septembre, Corsica Paddle Trophy en octobre, le marathon de l’Ardèche en novembre et pourquoi pas la Bord’Océan… Rien n’est encore fixé mais voilà un peu mes envies de 2023. Ce que l’on peut me souhaiter ? Une bonne santé ! J’ai des problèmes de dos à cause d’une double hernie discale qui me handicape de plus en plus.
Mille merci de nous avoir accordé de ton temps et d’avoir partagé toutes ces belles informations. Si vous cherchez des informations sur Ze Race, c’est ici.
Ajouter un commentaire