Peux-tu te présenter rapidement pour les internautes qui ne te connaissent pas stp ?
Je suis Bruno Sroka, 3 fois champion du monde de kitesurf, 4 fois champion d’Europe, et le 1er et le seul homme à avoir traversée le Cap Horn en kitesurf. Je réalise de nombreux projets aventures en kitesurf et j’ai réalisé le record de la traversée entre la France et l’Angleterre. Dernièrement, j’ai effectué la première traversée entre la France et l’Irlande soit 450 km en 16h40min. Durant les 10 dernières années, j’ai été testeur et développeur pour l’une des plus grandes marques de kitesurf et j’ai donc développé mes compétences durant ces 10 ans. Je suis un amoureux des sports de glisses, je pratique pour mes préparations: le kite, le surf, le stand up paddle et tous les sports liées à la mer.
Comment as-tu connue le stand up paddle ?
Cela fait longtemps que j’ai découvert cette activité. J’ai beaucoup voyagé pour les compétitions et les différents tests de matos en kite, j’ai eu la chance d’être allé au quatre coins du monde et en particulier à Hawaï où j’ai découvert le stand up paddle là-bas. Nous avons toujours un temps de retard en Europe sur les sports de glisse. Quand le sup prenait son essor dans ces îles du Pacifique, le marché n’était pas aussi développé en Europe.
Et forcément les jours sans vent, j’en ai profité pour découvrir cette activité. Depuis 2006, je pratique le stand up paddle régulièrement: le temps de plaisir est démultiplié en comparaison au surf. Bien sur un bon reef en surf reste un bon reef mais le ride en sup permet de prendre 10 fois plus de plaisir en peu de temps et surtout de découvrir des sensations que l’on ne retrouve pas en surf. En un mot J’adore !
Peux-tu nous raconter ta première session ?
Ma première session fut sur Hawaï, à Thousand Peaks (un reef sur la côte sud de Maui) petites vagues qui déroulent et qui permettent de faire des dizaines de rollers. Ce fut la révélation, trop bonne cette sensation de pourvoir glisser, prendre la vague debout, de pouvoir admirer le plan d’eau différemment. Les planches, à ce moment-là étaient longues, donc il était quasi impossible de ramener ma planche d’Hawaï. J’ai donc réinvesti en France et je n’ai pas arrêté de rider avec mes premières planches. Ce que j’ai tout de suite adoré c’est le côté démocratique du sport, pas besoin d’être un champion du monde, pas besoin d’avoir des vagues de 10 m pour se faire plaisir, une eau plate, un lagon, une rivière, 50 cm ou 2 mètres de vagues permettent de pratiquer le stand up paddle. A l’inverse de toutes les autres activités de glisse, le sup est selon moi l’activité qui va permettre de démocratiser les sports de glisse.
Quel est ton plus beau souvenir en sup ?
Il y en a pleins de bons souvenirs. Une ballade au large d’Hookipa à Maui avec des baleines, une méga session en vagues sur le Finistère dans du très gros et des balades sauvages dans les Abers en côte nord du Finistère. En fait, j’ai pu remarquer que ce sport permettait de rentrer plus facilement en harmonie avec la nature, on peut prendre le temps d’observer la nature, de l’apprécier, de vivre ces moments différemment, en partie parce que l’on est debout sur la planche. La vision que l’on en retire, est absolument différente des autres supports, et puis c’est l’un des seuls sports que l’on peut pratiquer en famille et en couple. Partager semble être le dénominateur commun de ces bonnes sessions.
Et le pire ?
Hawaï, Outside reef Tavares, un jour Micky Eskimo un ancien pro du windsurf et ami m’invite à aller faire une session sur un outside reef. Arrivé sur la plage, j’exprime mes craintes à Micky. Je suis toujours en décalage horaire de mon voyage de la vieille sur Maui et surtout la planche que j’avais, n’était pas adaptée à cette taille. Les vagues sont situées à 20 min de rame sur le reef extérieur. Micky me rassure en me disant que l’on ne sera pas tout seul et que les conditions ne sot pas si grosses. On prend le large, et arrivé à l’extérieur, on passe par la passe, et on aperçoit des monstres d’eau de près de 4 m. Sachant que le mètre Hawaiien et la puissance des vagues n’est pas le même quand Europe. J’observe Micky puis je me lance, je prends ma première vague et je me m’arrête avant qu’elle ferme et à avant de revenir au Peak, une série plus grosse que les autres me cassent dessus. Mon leash casse et je me retrouve au milieu de vagues ultra puissance au large de la côte. Micky étant resté au large, je commence à nager pour rentrer dans le lagon, et j’aperçois la planche de Micky passer. Son leash a aussi cassé. Après une bonne session de natation, un autre stand super nous attendait à l’intérieur du lagon en ayant récupéré nos deux planches. Ouf, la session de natation parmi les requins s’est arrêtée là.
Pourquoi se lancer dans la fabrication de planches de sup gonflables ?
Cela fait 15 ans que je travaille dans l’industrie de la glisse, j’ai été testeur, champion du monde et j’ai suivi de près l’évolution de tous nos sports de glisse. Mon constat est le suivant, rien ou peu de choses sont faites pour démocratiser nos sports. Les prix des planches, kitesurf, stand up paddle, sont exorbitants, et les produits ne sont pas forcément adaptés. On oublie très vite l’accessibilité au profit de la performance et pour moi le stand up paddle est un moyen pour les gens de découvrir les sports de glisse, de faire découvrir notre passion, de partager ces moments entre amis, en famille d’une manière ludique et accessible. Et le stand up gonflable est fait partie. Mon objectif est d’aider à la démocratisation du sport, d’une part en proposant un produit qualitatif et accessible en terme de tarifs. J’estime à l’heure actuelle les produits Sroka Sup de la même qualité voir même meilleurs que d’autres qui sont 30 à 40 % pour plus chères. Le second objectif a été de proposer des modèles accessibles et atypiques pour répondre à tous les besoins. Comme par exemple, j’ai développé un 7’5 pour les enfants avec peu de largeur pour que cela soit plus facile à ramer. Je pense que les stand up gonflables vont permettre de rendre accessible nos sports, facile d’utilisation, facile à transporter, très sécurisant, ce support va se démocratiser j’en suis sûr.
Tes projets pour 2014 ?
D’un point de vue sportif je travaille sur une traversée de la méditerranée en kitesurf pour 2014 et j’utilise le stand up paddle comme moyen pour m’entrainer. Et je partirai sur un New York Brest en solo en 2015. Sans oublier que je continue à développer la marque Sroka Sup sur la France et l’étranger.
En tant que Champion du monde et de professeur d’EPS de formation, en quoi le stand up est bon?
Le stand up paddle est un sport complet qui permet de travailler sur les muscles profond du corps. Pour maintenir son équilibre, on travaille en proprioception, en gainage avec différents groupes musculaires. Ainsi, les différentes chaines musculaires interagissent et se développent. Le stand up paddle n’est pas considéré comme un sport comme violent (sans pour autant oublier le côté puissant par le Cardio par exemple). Personnellement, j’utilise dès que je peux le stand up paddle pour me renforcer musculairement et maintenir une bonne condition physique. Je n’aime pas les salles de gym, avec le sup on peut trouver un compromis pour se muscler tout en se faisant plaisir en harmonie avec la nature.
Encore merci Bruno, retrouver plus d’informations sur Srokashop et BrunoSroka et souhaitons bonne chance a cette nouvelle marque de stand up paddle français.
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