Bon alors, c’est quoi votre histoire de carbone bleu ?
Vous avez forcément déjà entendu parler des fameux “poumons verts” de la planète. Ces forêts tropicales gigantesques dont les divers végétaux produisent du dioxygène – l’O2 – et absorbent le dioxyde de carbone – le fameux CO2 atmosphérique. Mais saviez-vous que notre planète dispose aussi d’une magnifique paire de “poumons bleus” ? Et si on les qualifie de “bleus” c’est tout simplement parce qu’il s’agit – je vous le donne en mille – de l’Océan ! Et notamment de certains écosystèmes qui le composent : les écosystèmes du carbone bleu.
Attendez ! Les éco quoi ?
Les écosystèmes du carbone bleu sont un ensemble d’être vivants (végétaux, animaux ou encore micro-organismes) qui vivent dans les zones humides, au niveau des espaces littoraux : il s’agit ici principalement des prés-salés, des mangroves et des herbiers marins (des sortes de grandes prairies sous l’eau). Ces écosystèmes sont composés de végétaux dont l’action est parfaitement similaire à celle d’un arbre classique (là c’est le moment où vous ressortez votre vieux livre de SVT/science nat’) : par le principe de photosynthèse, ils captent le CO2 atmosphérique et produisent de l’oxygène. Le petit truc en plus de ces différents puits de carbone, c’est que non seulement ils captent le CO2, mais surtout, ils le séquestrent pour une très longue durée … genre des milliers d’années (rien que ça !).
Et c’est mieux que les forêts tout ça ?
Ce n’est pas forcément que c’est “mieux”, mais avec une capacité de stockage du carbone pouvant être jusqu’à 10 fois plus importante que celle des forêts, il est indéniable que ces écosystèmes sont des alliés de poids dans la lutte contre le changement climatique !
Et ce n’est pas tou t… Outre la séquestration du CO2 atmosphérique, les écosystèmes du carbone bleu nous offrent de nombreux services : ils permettent de lutter contre l’érosion mais également contre les vagues de submersion, ils agissent comme un filtre naturel et sont un espace de protection et de développement de la biodiversité marine.
Si je vous en parlez aujourd’hui c’est qu’il y a un petit souci
A vrai dire nos chers amis les puits de carbone bleu sont loins d’être en forme… Que cela soit en raison du changement climatique (qu’ils sont eux-mêmes censés atténuer ) ou des activités humaines (et notamment la déforestation pour les transformer en zones agricoles ou touristiques), les écosystèmes du carbone bleu ont subi, depuis les années 1940, des pertes considérables : leur superficie a été réduite de plus de 50% et on estime qu’entre 1 et 2% de la superficie restante disparait encore chaque année.
Le souci ? La dégradation de ces puits de carbone entraine d’une part la baisse du potentiel de stockage du CO2 mais surtout le relargage dans l’atmosphère du CO2 (et des autres gaz à effet de serre) capturé jusqu’alors. Vous l’aurez compris … c’est un peu la cata !
Et que fair SurfRider ?
Leur expert sur le sujet, Rémy, fait partie de l’équipe Surfrider. Il étudie les écosystèmes du carbone bleu et les stocks de carbone dans la baie de Txigundi (au Pays Basque). L’objectif de tout ça, c’est de mieux les comprendre pour pouvoir mieux les protéger. C’est d’avoir les arguments pour créer un dialogue avec les acteurs locaux à proximité de ces différentes zones. Pour leur expliquer l’importance de ces écosystèmes et leur proposer un accompagnement pour leur protection et/ou leur restauration. Et bien sûr, les résultats obtenus vont aussi nous servir à affuter nos plaidoyers pour que soient prises des mesures, en faveur de la protection de ces précieux atouts, au niveau européen.
Le mot de la fin !
Alors s’il est important de les préserver/restaurer, le mieux reste d’oeuvrer au quotidien. Il faut réduire drastiquement nos émissions de gaz à effet de serre. Soutenez SurfRider Fondation.
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