Un grand bravo à l’équipe de France qui devient championne du monde SUP 2023. Avec trois victoires sur les trois dernières courses de la semaine, l’équipe de France a remporté la 10e édition des championnats du monde de stand up paddle, ce dimanche aux Sables d’Olonne (Vendée). Mélanie Lafenêtre et Noïc Garioud, tous deux vainqueurs des sprints (200m), remportent leur premier titre de champion du monde ISA. Le relais mixte français, tenant du titre, est lui aussi champion du monde avec Julen Marticorena, Mélanie Lafenêtre, Elise Daudignon et Clément Colmas. Avec cette troisième victoire consécutive, les Français égalent le record des Australiens. Ils défendront leur titre l’an prochain à Copenhague, au Danemark.
L’International Surfing Association SUP 2023
Grands favoris à leur propre succession après les succès de 2019 (Salvador) et de 2022 (Porto Rico), les Français avaient les armes et l’équipe de rêve pour aller chercher un troisième titre mondial consécutif que seule l’Australie avait réalisé par deux fois (2012-2014 et 2016-2018). Vexés d’avoir vu les Espagnols les doubler au classement général au 6e des 7 jours de compétition, les Français ont tout renversé ce dimanche. Trois courses, trois victoires pour les Bleus qui ont fait sauter la banque. Sous un magnifique soleil et devant un large public, l’équipe de France de stand up paddle a définitivement prouvé qu’elle était la nation numéro un. Qu’elle avait des athlètes hors norme avec Mélanie Lafenêtre, Julen Marticorena, Titouan Puyo, Benoit Carpentier, Justine Dupont (enceinte de 5 mois !) ou encore les frères Noïc et Vaïc Garioud. Mais aussi une équipe en or, capable de renverser des montagnes, d’aller gagner ensemble.
Mélanie Lafenêtre en grande forme
Mélanie Lafenêtre voulait enfin une victoire après avoir collectionné des médailles d’argent et de bronze. Après une nouvelle déception sur la technical race vendredi et une autre médaille d’argent. Elle voulait gagner, enfin, ici, en France. Elle le voulait pour elle, pour tous ses coéquipiers aussi. Cinquième des sprints l’an dernier, elle avait une revanche sur tout ça. Au repos hier sur la longue distance, le plan était parfait pour qu’elle puisse devenir championne du monde. Concentrée comme jamais, visage fermé sur la ligne de départ. Prête à mordre dans cet or qui lui échappe depuis des années. Après s’être échauffée en quarts, deuxième derrière la Danoise Caroline Küntzel, puis avoir dominé Rivera en demis.
Favorite car à la maison mais méfiante avec la longiligne sud-africaine Tarryn King, championne du monde de la spécialité en 2018, et la menace portoricaine Maricarmen Rivera, en bronze l’an passé. Son départ n’était pas le meilleur et la Varoise entrait dans l’eau la dernière avec près de 10m de retard sur Rivera. La Portoricaine prenait le large mais Lafenêtre revenait très fort. Au virage, son atout n.1, la Française sortait juste derrière Rivera, qu’elle rattrapait dans les derniers mètres. Planche à planche sur une petite vague qui les propulsait sur la plage, Lafenêtre sautait sur le sable alors que la Portoricaine chutait dans l’eau. La Méditerranéenne n’avait plus qu’à sprinter du mieux possible pour couper la ligne d’arrivée et sauter par-dessus les barrières pour retrouver ses coéquipiers. Championne du monde ! Enfin.
Les hommes ne sont pas en reste
A peine le temps de souffler que les finalistes messieurs étaient appelés sur la ligne. Impressionnant de puissance en 8es, quarts et demi-finale, Noïc Garioud avait lui aussi le masque. Celui d’une concentration extrême, d’un feu intérieur. Le Calédonien, vice-champion du monde de la course technique vendredi et “seulement” 5e de la longue distance hier, était en mission pour décrocher, comme Lafenêtre, la première médaille d’or mondiale individuelle de sa carrière. Deuxième, décidément, des sprints l’an dernier, le jeune homme n’avait qu’un métal en tête. La rage au ventre, le regard fixé sur cette bouée s’agitant à 200m, Garioud s’élançait, poussé par toute son équipe et le nombreux public français sur la plage.
Dernier à mettre en route après une course à pied moyenne, le Calédonien passait en un éclair la multiplié. La fusée Garioud filait droit à un rythme incroyable pour virer en tête à la bouée, effectuer un virage de dos parfait, et repartir seul devant avec environ 15 mètres d’avance sur la planche de l’Italien Claudio Niko, champion du monde des sprints en 2019. Il était déjà sur la plage que le Transalpin ramait encore. Un rapide coup d’œil en arrière et Garioud ralentissait la foulée, levait le poing et tombait dans les bras de ses coéquipiers, et de son jeune frère, Vaïc, champion du monde junior vendredi.
La France venait de repasser devant l’Espagne
En tête la veille au soir après une démonstration sur la longue distance, ceux-ci venaient de se louper sur les sprints. Notamment Duna Gordillo, éliminée à la surprise générale en quarts de finale, et Aaron Sanchez, quatrième de la finale messieurs. Dès lors, avec 500 points d’avance et beaucoup moins de pression, les Français pouvaient totalement se libérer pour la finale du relais. Champions du monde en titre de la spécialité, les Bleus pouvaient même se permettre un faux-pas mais, assurément, personne n’avait envie de rater la fête.
Suivi par des centaines de spectateurs massés sur la plage et même dans l’eau, le relais débutait par un faux-départ… du chronomètre (!) Alors que Julen Marticorena était parti comme une balle et disposait de 20m d’avance, la course était neutralisée. Comme une envie de sortir le carton rouge pour cette mauvaise farce mais le principal était ailleurs. Se re mobiliser, évacuer la frustration, récupérer, et repartir. Bis repetita pour le Français qui prenait la pole, mais avec l’Espagnol David Buil dans son sillage cette fois. Il parvenait néanmoins à le distancer en surfant une petite vague et pouvait taper dans la main de Mélanie Lafenêtre avec 10 secondes d’avance.
La toute nouvelle championne du monde
En état de grâce, elle trouvait elle aussi une vague microscopique qui la propulsait sur le sable. L’avance des Français montait maintenant à 15 secondes quand Elise Daudignon s’élançait. Au virage, la Landaise disposait de 20 secondes sur l’Espagnole Judith Verges qu’elle parvenait à maintenir pour libérer le dernier relayeur Clément Colmas. Le Calédonien, qui avait attendu toute la semaine cette course, mettait tout son cœur pour filer aussi vite que possible vers la bouée du large.
Un coup d’œil à la meute pour voir l’Italien Claudio Niko désormais deuxième devant le Japonais Shuri Araki. Un dernier virage, une ligne droite à la rame, 50m à pied sur le sable et l’arrivée les bras levés. Ivres de joie, les Tricolores entonnaient la Marseillaise sur la plage, reprise à l’unisson par le public vendéen. Plus tard, c’est toute l’équipe qui pouvait soulever le trophée de champions du monde sur la scène de la Grande Plage des Sables d’Olonne. Qu’elle remettra en jeu dans un an au Danemark.
Les résultats des français
Sup sprints Messieurs : 1. Noïc Garioud
Sup Sprint Dames : 1. Mélanie Lafenêtre
Course Technique Prone Paddleboard Messieurs : 1. Julen Marticorena
Course Technique Sup Juniors : 1. Vaic Garioud
Relais mixte : 1. Julen Marticorena, Mélanie Lafenêtre, Elise Daudignon, Clément Colmas
Longue Distance Sup Messieurs : 2. Titouan Puyo – 5. Noic Garioud
Course Technique Sup Messieurs : 2. Noic Garioud – 4. Titouan Puyo
Course Technique Sup Dames : 2. Melanie Lafenetre – 6. Iona Rivet
Longue Distance Prone Paddleboard Messieurs : 3. Julen Marticorena
Sup Surfing Messieurs : 3. Benoit Carpentier – 7. Gabriel Bachelet
Sup Surfing Dames : 4. Justine Dupont – 6. Camille Dubrana
Longue Distance Prone Paddleboard Dames : 5. Elise Daudignon
Course Technique Prone Paddleboard Dames : 6. Elise Daudignon
Longue Distance Sup Dames : 7. Anais Guyomarch – 8. Iona Rivet
Course Technique Sup Juniors Filles : 9. Julia Risso
Les médailles SUP et prone françaises
Mélanie Lafenêtre : 2 médailles d’or et 1 médaille d’argent
Julen Marticorena : 2 médailles d’or et 1 médaille de bronze
Noïc Garioud : 1 médaille d’or et 1 médaille d’argent
Vaïc Garioud : 1 médaille d’or
Clément Colmas : 1 médaille d’or
Elise Daudignon : 1 médaille d’or
Titouan Puyo : 1 médaille d’argent et 1 médaille de cuivre
Benoit Carpentier : 1 médaille de bronze
Justine Dupont : 1 médaille de cuivre
Source : Surfing France
Ajouter un commentaire