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Préparation pour le sup trip au Groenland d'Ingrid Ulrich
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Préparation pour le sup trip au Groenland d’Ingrid Ulrich

Le Groenland est pour un rameur, ce que l’Himalaya est pour l’alpiniste, impossible de rester impassible devant cette terre d’aventures, sorte de dernière frontière.
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Les montagnes, la banquise qui se détache, les icebergs qui s’éloignent, dans un labyrinthe de fjords. Et l’absolue blancheur des glaces qui donne cette impression si évidente de pureté.

Partir pagayer pendant plus de 3 semaines dans une zone polaire quasi-inhabitée et très sauvage pose de nombreux problèmes techniques ou matériels. 

Pour mieux comprendre l’expédition, je vais donc vous présenter le matériel de sécurité et de navigation. Je vais faire l’impasse sur le matériel de bivouac qui se concentre sur une tente 4 saisons résistante aux vents violents et à la neige, d’un sac de couchage grand froid (température de confort -20°, bin oui… c’est l’été au Groenland), d’un tapis de sol à fort pouvoir isolant pour éviter de se retrouver raide comme un bâtonnet de glace au petit matin à cause du permafrost (le sol qui reste gelé), et d’un réchaud à essence (car quand il fait trop froid, le gaz ça fonctionne plus).

Dangers potentiels

Le Groenland est l’un des endroits où la densité de population est la plus faible : 0,03 habitant par kilomètre carré (contre 94hab/km2 en France et 15hab/km2 en Lozère). 95% de la surface de l’île est constituée d’un désert de glace à 2200 mètres d’altitude. Les paysages sur la côte sont alpins, entrecoupés de fjords. Des glaciers se jettent en mer, déversant nombre d’icebergs. L’isolement est donc à prendre en compte.

La température de l’eau est un facteur de risque. En 1912, le Titanic coule par beau temps, il y a 1489 morts. L’eau est à 0°C, les secours arrivent 1h50 après le naufrage. Le temps de survie moyen dans de l’eau à 0°C ne dépasse pas le quart d’heure. Afin de prévenir le danger d’hypothermie ou de choc thermique en cas de chute dans l’eau, une combinaison sèche s’impose. Elle doit être portée comme toute expédition dans le froid, avec le principe des 3 couches. Ma combinaison (DrySuit) est le modèle Perino de la marque Artistic, super pratique car celle ci permet de ne retirer que le bas pour…enfin bref, c’est bien connu, les filles…c’est des pisseuses 😉

Les icebergs sont certes d’apparence paisible mais ils présentent un gros potentiel de risque. Ils peuvent bloquer un fjord, ou broyer un navire sous des milliers de tonnes de pression. En fondant, ils peuvent à tout moment basculer ou s’effondrer, engendrant ainsi une vague de plusieurs mètres de haut. 

L’apparition de vents violents (appelés catabatiques) peut être très rapide (une dizaine de minutes parfois). Ces vents poussant au large sont un réel danger à ne pas négliger. Ils sont fréquents dans le Torssukatak (grand fjord où se jettent deux fronts glaciaires) et ils peuvent empêcher la navigation et le passage durant plusieurs jours.

A défaut de pouvoir faire face à tous ces dangers, j’emporterais une balise de détresse (www.geotraceur.fr), celle ci permet d’appeler des secours en appuyant sur un bouton et de me géolocaliser) et un téléphone satellite iridium. Le réseau iridium est le seul réseau de communication satellite avec une couverture mondiale incluant les pôles, ce qui me garantit une bonne couverture sur la côte ouest du Groenland.

Quand à mon SUP, il s’agit d’un Couine Marie Explorer de chez GONGSUP (www.gongsup.com). C’est un gonflable pour être transporté dans de petits avions mais il est également très robuste pour résister à la glace et au brash (amas de glaçons sur la mer qui bloquent le passage). Il a été fabriqué spécialement pour cette expédition, il est renforcé de 3 couches de PVC et il mesure 15 pieds pour pouvoir y sangler tout le matériel.

Puis bien sur, le matériel classique de sécurité et de navigation
– Un gilet de sauvetage homologué,il n’est pas obligatoire en mer mais je le conseille vivement, même par mer calme, il faut le porter ! Vous trouverez le mien ici artistic.taheoutdoors.com
– Un sifflet, amarré sur le gilet ainsi que le miroir de signalisation (celui muni d’un disque central rouge qui facilite la visée) un couteau, cranté pour couper facilement un boot, une couverture de survie et une lampe flash étanche (cyalume) qui dans l’obscurité permet de signaler sa présence.
– Un boot de remorquage, de 4m environ et fixé en permanence au point d’accroche avant.
– Une pagaie de rechange fixée sous des élastiques, ce qui permet en cas de perte, de pouvoir instantanément en saisir une autre, ce qui est primordial dans un courant ou une zone de brisants. Je pars donc avec deux pagaies, réglables et en 3 parties pour le transport (www.gongsup.com).
– Un leash, primordiale en cas de chute et de vent.
– Une carte de la zone de navigation : Tout est préparés à terre, en amont. Tous mes caps, distances entre chaque points et zones de bivouac sont calculés et notés pour chaque navigation. Rien n’est laissé au hasard. Toutes les situations de mer et de météo sont envisagées à l’avance, je prévois un maximum de scénarios. Google Earth permet de repérer les reliefs par exemple les plages où l’on peut s’arrêter pour bivouaquer ou alors les falaises.
– Un compas (le marin désigne par compas ce que le terrien appelle boussole)***
– Un sachet de fluorecéine (donne une tache flou repérable en avion).

Ensuite tout ce matériel, se range dans des sacs étanches, sanglés à l’avant et à l’arrière du SUP. Mais attention, j’ai bien dit ÉTANCHES, toutes les produits ne se valent pas. Se retrouver avec un sac de couchage mouillé peut mettre fin au voyage ! Je vous conseille les sacs Zulupack, c’est ceux que j’utilise à chaque expédition (modèles Tube et Nomad : www.zulupack.com).

Ce trip en SUP de 24 jours sur la mer me permettra de croiser des glaciers, parmi les plus spectaculaires qui soient, de frôler les icebergs, d’accoster au pied de montagnes gigantesques, de croiser des petits villages Inuit (3 villages au total sur 24 jours d’aventure), de dormir sous un ciel sans étoile, parce que la noirceur refuse obstinément de s’installer (juin : période de jour polaire)… Bref, une immersion totale au pays de l’ours polaire et du phoque annelé. J’ai hâte !

Allez, bonne glisse à tous ! Et prochains articles, je vous fait un petit topo sur mes panneaux solaires et sur mon alimentation pendant l’expédition ! Je vais me faire des mojitos avec des glaçons géants et vieux de + de 5000 ans ! Hahaha !! Aventure…à suivre !

*** Petit cours de géographie : Le nord géographique (l’axe de rotation de la terre) et le nord magnétique (c’est lui qui attire l’aiguilles des boussoles) ne sont pas du tout au même endroit. Le nord magnétique se trouve au large des côtes canadiennes et il se déplace de plusieurs dizaines de kilomètres chaque année. C’est un phénomène tout à fait normal et qui n’a rien à voir avec le réchauffement climatique, qu’on se rassure ! c’est simplement l’énorme aimant qui se trouve au centre de la Terre qui bouge (pour faire simple). Donc dans la région Ilulissat, il y a un écart de 35° Ouest entre le Nord géographique et le nord magnétique (pour info en France les carnets que de 8 ouest).  C’est important pour savoir lire la carte à l’aide d’une boussole et ne pas perdre le nord (le bon). 

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